. . . les exigences CFDT

Une centaine de militants CFDT de la Traction se sont réunis en assemblée générale le 1O octobre. Ils ont réaffirmé la position et les revendications de la CFDT sur le métier d'agent de conduite.

L'entreprise a entamé avec les organisations syndicales un grand chantier autour de cinq grands thèmes: les primes, le métier, les conditions de travail, la production et le management. La CFDT, au cours de différentes rencontres avec la Direction, a exprimé ses revendications, notamment sur le système des primes dont elle revendique la réforme depuis de nombreuses années, et également fait des propositions.

La CFDT tient ses équipes informées en temps réel et de manière exhaustive, en communiquant l'ensemble du dossier.

Sur les primes

La CFDT dénonce le système actuel bâti sur une architecture complètement injuste qui autorise des écarts de 1 à 2 (aujourd'hui 2,4) entre la prime la plus basse et la prime la plus élevée pour des conducteurs exerçant un même métier. Injustice facilitée par la complexité et l'opacité de ce système.

Le futur système doit mettre fin aux injustices dans la rémunération des conducteurs par le maintien au minimum à leur niveau actuel des primes les plus élevées (TGV) et l'augmentation conséquente des autres primes (Fret, TER, Ile-de-France).

Il faut prendre en compte les aléas de santé de l'agent de conduite, souvent liés d'ailleurs à l'exercice du métier (lombalgies, surdité, problèmes cardiaques...) par la mise en place d'un minimum garanti en cas de maladie ou d'inaptitude temporaire.

Cela doit amener à plus de transparence et de simplicité. Un agent de conduite doit être en capacité de calculer sa prime, mais surtout comprendre de quoi est fait un système de primes qui pèse 30 à 40% de son salaire et influe directement sur sa retraite.

Le métier

La modernisation de la Traction doit garantir le maintien à un haut niveau de qualification du conducteur de ligne (TB) et permettre l'évolution du métier de conducteur de manœuvre (TA).

Cette évolution du métier de TA doit notamment permettre une meilleure réactivité des besoins de production. Pour cela, il est indispensable que la formation à l'examen de TA soit adaptée de manière à donner au conducteur de manœuvre la compréhension des systèmes et un tronc commun avec la formation de conducteur de ligne TB, pré-requis indispensable pour un accès plus rapide et plus facile à l'examen de conducteur de ligne. Plus globalement, c'est le processus de formation, de l'embauche à la première utilisation qui doit être revu, avec un enjeu particulièrement important de transmission du savoir-faire (moniteurs).

L'agent de conduite doit être formé au métier de conducteur. La CFDT ne cautionnera jamais une formation destinée à un emploi du Fret ou du TER qui conduirait à la spécialisation des agents.

Les conditions de travail

Nous l'avons dit, nous l'avons écrit: "Les conditions de travail ne se monnayent pas". C'est l'un des messages forts et récurrents des agents de conduite CFDT. Il s'agit là d'un point sensible qui fait l'objet d'une vigilance permanente de notre part. Si nous prenons acte de la volonté de l'entreprise d'avancer sur les foyers et les locomotives vétustes (points sur lesquels nous jugerons sur pièces), il reste essentiel qu'un travail important soit mené dans les établissements sur les conditions de travail quotidiennes (montage de roulements, succession des nuits, dimanches et fêtes, coupures...). C'est notamment à ce niveau qu'un véritable travail d'écoute et d'échanges doit se mettre en place au niveau des établissements.

La production

L'organisation de la production est un enjeu essentiel pour le Fret. Pour autant, la CFDT ne cautionnera rien qui puisse à terme créer une nouvelle division chez les agents de conduite, comme cela a pu être fait avec l'arrivée du TGV (un super conducteur Fret par exemple). La clarification de l'affectation des missions que souhaite la Direction se traduira notamment par la mise en place d'étapes longues. Pour la CFDT, ce sujet doit être sérieusement cadré, d'abord sur la définition même de l'étape longue (la CFDT exigera un groupe de travail sur le temps de conduite: temps maximum, nuits), mais également sur l'impact que cela peut avoir sur les charges et la qualité de travail de chaque Unité de Production. Sur ce point, la CFDT sera particulièrement vigilante et ne permettra pas de déplacements massifs de charge de travail d'un établissement vers un autre (comme par exemple, le retour vers les établissements parisiens des charges de travail banlieue).

Le débat est maintenant sur la table, c'est le moment d'entrer dans le concret.

Philippe FLOURY