Gouvernement et patronat préparent l'opinion à un
durcissement des conditions de départ en retraite.
L'effondrement de la Bourse les force à rester discrets sur la promotion des "fonds de pension à la française". En revanche, ils cherchent à attiser une division public/privé qui sert de leurre pour niveler les acquis sociaux par le bas et éviter de prendre les mesures qui permettraient d'assurer durablement l'équilibre des régimes mais qui mécontenteraient le Medef .
Concernant les cheminots, le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin s'est voulu rassurant en déclarant que "les régimes spéciaux s'inscrivent dans des logiques d'entreprise (et que) c'est donc dans le cadre de véritables projets d'entreprise qu'ils pourront évoluer". Mais la CFDT n'est pas dupe car il a également ajouté: "il s'agit d'abord de dégager des principes communs à l'ensemble des français". Alors à la fin du premier semestre 2003, la loi Raffarin concernera-t-elle oui ou non notre régime spécial ?
Le 1er février 2003,sans attendre la réponse, les cheminots ont été nombreux à participer aux manifestations interprofessionnelles.
La CFDT appellera à nouveau les cheminots aux mobilisations à venir; sachant que ce qui sera décidé pour les salariés du privé et les fonctionnaires aura des répercussions sur notre régime. C'est ensemble, régimes du privé, du public et régimes spéciaux, que nous défendrons nos retraites.
Quant à débattre de l'avenir de notre régime au sein de la SNCF, la CFDT y est prête! Face à ceux qui nous traitent de "nantis", la CFDT défend le bien fondé de notre régime spécial (durée de cotisations, âge de départ à la retraite...) au regard des contraintes de nos métiers.
Comme en 1995, avec la CFDT, les cheminots ne se laisseront pas faire !
L'unité syndicale est indispensable.
Le 7 janvier 2003, les confédérations syndicales CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, UNSA ont jeté les bases d'une plate-forme commune :
"Viser un haut niveau de retraite, en définissant et en garantissant un taux élevé de remplacement par rapport à l'ensemble de la rémunération; améliorer les minima des pensions (...) Valider certaines périodes d'inactivité forcée, prendre en compte des années d'études. des périodes de recherche d'un premier emploi (…)
Les fédérations de cheminots ont renouvelé dès 2001, puis en 2003, le front intersyndical qui avait permis de sauver nos retraites en 1995.
"Elles rejettent toute idée d'allongement de la durée de cotisation, réaffirment leur volonté de défendre et d'améliorer le régime spécial des cheminots.
Elles dénoncent la volonté du patronat et du gouvernement de vouloir imposer la réforme du régime de base et l'alignement des régimes particuliers et spéciaux sur le privé, remettant en cause notre statut, la retraite à 50 et 55 ans.
Elles réaffirment leur attachement au système général des retraites par répartition et à la convergence d'intérêt de tous les salariés, notamment sur les 37,5 annuités pour tous.
Elles dénoncent l'appel à la régression sociale, véritable négation des contraintes professionnelles des cheminots et la capitalisation, contraire à la solidarité entre les générations".
L'unité est indispensable pour défendre notre régime. Les cheminots condamnent ceux qui, au niveau national ou local, cherchent à l'affaiblir. Ils nuisent à l'efficacité syndicale et font le jeu du patronat et du gouvernement.