NOS RETRAITES ONT DE L'AVENIR !
C'est la conclusion qui découle du rapport du Conseil d'Orientation des Retraités (COR).
Le diagnostic équilibré sur la situation des régimes de retraite, réaffirme la supériorité du système par répartition et indique les leviers d'action pour assurer l'avenir.
Ce rapport n'a pas fait l'objet d'une promotion équivalente à celle du contestable rapport Charpin. Sa connaissance permettrait pourtant de mieux fonder le débat public .
Les retraites sont un enjeu majeur de solidarité entre les générations, un enjeu de société.
Pas question de laisser le patronat et les intérêts financiers décider à la place des salariés et des citoyens.
Depuis plusieurs années, le catastrophisme est de mise. L'arrivée à la retraite de la génération nombreuse du baby-boom, va déstabiliser l'équilibre financier des régimes par répartition, nous dit-on.
Le rapport Charpin fut la dernière tentative d'affolement pour faciliter la promotion des fonds de pensions. Le recul des Bourses mondiales de plus de 25 % depuis deux ans, la faillite d'Enron et de ses fonds de pensions aux Etats-Unis, ont mis en sourdine cette campagne. Le débat reprend à l'occasion des élections politiques.
Le "journalisme de révérence" - comme aurait dit Pierre Bourdieu - a participé à la campagne d'affolement et, par contre, largement ignoré le rapport que le Conseil d'Orientation des Retraites a remis au Premier Ministre. Il est vrai qu'il livre un diagnostic équilibré sur la situation des régimes de retraite, réaffirme la supériorité du système par répartition et indique des leviers d'action pour assurer l'avenir.
On est loin du catastrophisme du rapport Charpin!
Les patrons du Medef ayant refusé d'y participer, le débat n'a pas été pollué par les appétits des intérêts financiers…
Le colloque FGTE des 6 et 7 mars 2002 s'est appuyé sur les analyses de ce rapport.
Une certitude se dégageait du débat:
A condition d'en prendre les moyens, nos retraites par répartition ont de l'avenir.
De premières pistes se sont dégagées :
. Stopper la détérioration des pensions engendrée par les réformes déjà engagées (salaires portés aux comptes 1987, BaIladur 1993 et AGIRC-ARRCO) pour empêcher le niveau des pensions de baisser de près de 20% en moyenne d'ici à 2040.
. Garantir un taux de remplacement qui ne soit pas inférieur à 75 % du salaire moyen - et plus élevé pour les salaires inférieurs - avec un minimum contributif au niveau du SMIC.
. Assurer l'équilibre financier des régimes ( 4 à 6 points de PIB sont nécessaires selon les différentes hypothèses de niveau et de revalorisation des pensions), par l'augmentation des cotisations et de nouvelles recettes plutôt que par un allongement de la durée de cotisation qui, dans les conditions actuelles du marché du travail, reviendrait à faire baisser les pensions.
. Elever, par une ambitieuse amélioration des conditions de travail, le taux d'activité des 50-60 ans, tout en tenant compte des pénibilités justifiant des départs anticipés.
. Rechercher l'harmonisation entre les différents régimes (cotisations, pensions, durée...). En estimant à 0,3 % de PIB le coût du retour aux 37,5 ans, le COR relance le débat sur sa faisabilité économique.