Accidents de PN : la série noire
En dix ans, le nombre d'accidents aux passages à niveau reste important, malgré la suppression d'environ 4 000 PN.
Les chiffres de cette année seront encore élevés puisque depuis le début de l'été, il y a eu 6 accidents avec des conséquences diverses car dans certains cas, il ne s'agit que de bris de barrières sans victime.
Le 25 juin : bris de barrières au PN 199 à Neuillé-Pont-Pierre, seul PN équipé d'un nouveau dispositif
Le 10 juillet : bris de barrières au même PN
Le 20 juillet : heurt d'un tracteur par un train au PN de Neuvy-Pailloux sur la ligne Paris-Limoges-Toulouse
Le 30 juillet : heurt d'un véhicule au PN de Blanquefort sur la région de Bordeaux
Le 2 août : bris des barrières du PN 201 à Neuillé-Pont-Pierre
Le 4 août : heurt d'un véhicule au PN d'Evron (Région de Nantes)
Dans tous ces cas, comme dans la majorité des cas, la fiabilité des installations n'est pas remise en cause, ces accidents sont de la responsabilité ou de l'irresponsabilité des automobilistes, mais c'est à la SNCF de trouver des solutions afin de limiter les catastrophes.
Il n'est pas question bien sûr de mettre un gendarme avant chaque PN, et comme il n'est pas possible de supprimer tous les PN immédiatement, il ne reste qu'à trouver des solutions innovantes. C'est ce que la CFDT a proposé. En effet, suite à un accident au PN 199, qui avait coûté la vie au collègue agent de conduite, la CFDT a proposé en janvier 2000 une installation de sécurité permettant l'information rapide du conducteur de trains et des usagers de la route, grâce à la pose (à distance du PN) de torches qui se déclenchent en cas de bris de barrières. Ce système n'a été à ce jour installé (fin 2000) , que sur un seul PN à titre expérimental, mais en 16 mois, il a évité 5 collisions.
Si ce dispositif avait été installé, même à titre expérimental alors que la pertinence semble démontrée, aux PN de Blanquefort et d'Evron, cela aurait évité que le nombre de victimes augmente.
Mais voilà, l'innovation technique émane d'une organisation syndicale et cela semble bloquer toute réflexion constructive dans la hiérarchie de l'entreprise, et empêche donc le développement des expérimentations dans d'autres régions (la région de Tours pour sa part, après le PN 199 en 2000, devrait équiper deux autres PN dans les deux années qui viennent) .
Combien faut-il encore de victimes pour que la SNCF admette que faute de pouvoir supprimer tous les PN, une solution existe ?
La CFDT est bien consciente que ce système n'est pas pertinent pour tous les PN, mais elle souhaite qu'il soit installé partout où il sera efficace, et cela pourrait se faire avec des financements des collectivités dans l'attente des suppressions des passages à niveau.
L'amélioration du dialogue social ne passe-t-elle pas par la reconnaissance du fait que les OS, notamment la CFDT, sont capables de proposer autre chose que la grève pour faire évoluer l'entreprise ?